Tenues traditionnelles Khmères : l’histoire derrière le vêtement

Tenues traditionnelles Khmères : l’histoire derrière le vêtement

En cette période de festivités, vous avez sûrement dû croiser une amie, une tante, une mère, portant une tenue traditionnelle cambodgienne. Des longues jupes à motifs appelées sarong, des écharpes en soie, en allant jusqu’aux Sampot, tenues bien plus habillées et retrouvées lors des mariages par exemple.

Le costume traditionnel d’un pays reflète de manière indirecte ses spécificités d’ordres culturelles, historiques mais aussi climatiques. C’est pourquoi l’on retrouve dans les tenues traditionnelles cambodgiennes, toute l’élégance, le savoir-faire artisanal mais aussi la praticité et le confort.

La diversité et la beauté de ces tenues sont d’ailleurs reconnues dans le monde entier ! Profitons donc de cette période pour vous en parler davantage !

 Photo : Les Artisans de Manava portant des Sarong

➖ Le Sarong

Le sarong est une pièce de tissu rectangulaire, qui mesure à minima un mètre de large. Les deux côtés du tissu sont cousus ensemble de manière à former une forme cylindrique. Ce vêtement est une jupe mixte, simple, aussi bien porté par les hommes, que les femmes et les enfants

On peut le nouer sur le côté, devant ou bien derrière. Les Cambodgiens portent le sarong pour aller à la Pagode durant les jours de fête. En cette période de Nouvel An, vous serez donc très certainement amenés à rencontrer des personnes vêtues d’un sarong ! Il fait partie intégrante de la tenue de cérémonie traditionnelle.

Le sarong est très fréquemment porté en Asie du Sud-Est. Cependant, le sarong Khmer, lui, se distingue par son motif géométrique particulier, tissé selon la méthode de l’ikat.

Si le sarong en soie ne se porte que pour des évènements culturellement importants de la vie cambodgienne comme les mariages, les décès, les fêtes bouddhistes à la pagode, le sarong en tissu est lui un vêtement de la vie quotidienne et se porte chaque jour, à n’importe quelle occasion.

 

➖ Le Sampot

Le Sampot est le symbole de la tenue nationale du Cambodge. Il date de l’ère Funan, où un roi Cambodgien a obligé tous les habitants à porter ce vêtement suite à la demande d’un important diplomate chinois. Pour preuve, des sculptures et illustrations datant de cette époque. À cette période, le Cambodge était à son plus haut niveau dans le domaine du tissage, le pays maîtrisait d’innombrables techniques, des plus simples aux plus compliquées, ce qui a fait de lui une référence mondiale. Cette particularité aura permis au peuple cambodgien de se distinguer et de produire des décors toujours plus fins et délicats.

Encore aujourd’hui, le fait de tisser en diagonale est une spécificité cambodgienne que les générations actuelles ont du mal à comprendre et à maîtriser.

Le Sampot signifie littéralement jupe. Il est encore couramment porté au quotidien, dans les zones rurales mais aussi en ville. Comme une sorte de sarong, il est à la fois porté par les hommes et les femmes. Le sampot est une grande pièce de tissu, dont les deux extrémités sont cousues ensemble. Il est ensuite porté sur la moitié inférieure du corps, avec un excès de tissu noué à l'avant pour le maintenir en place.

Outre le sampot que l’on peut porter dans la vie de tous les jours, il existe le Sampot Chang Kben, qui lui est revêtu lors d’occasions spéciales. À l’époque, il était destiné aux femmes issues de la classe moyenne et supérieure. Le Sampot Chang Kben ressemble plus à un pantalon de 2.7 mètres de long qu’à une jupe. Entouré autour de la taille et en tirant sur le corps, le sampot est tissé par une ceinture métallique et sa longueur est laissée tout librement.

Le Sampot Phamuong, d’autre part, est un sampot fait de soie. Il est porté lors d’événements spéciaux, comme les mariages. Les danses Cambodgiennes également en portent lors de représentations. Pour le type de sampot le plus luxueux, il exige 22 types d’aiguilles différentes pour le tisser, accompagné par un rang de décor de fleurs et de structures géométriques aux gammes de plus de 52 couleurs.

En ce qui concerne le choix des couleurs, il s’agit d’un élément très important dans la culture cambodgienne. En effet, une des traditions populaires vise à choisir une couleur par jour pour se porter bonheur. La répartition se fait ainsi :

💛 Lundi : un tissu jaune, qui représente l'égalité.

💜 Mardi : un tissu violet, qui exprime l'honnêteté ou la loyauté.

🧡 Mercredi : un tissu vert clair avec des reflets rouges, incarnant la justice.

💚 Jeudi : un tissu vert, signifiant l'espoir.

💙 Vendredi : un tissu bleu, qui signifie le pardon.

🤎 Samedi : un tissu marron, qui représente la tristesse

❤️ Dimanche : un tissu rouge, qui symbolise la bravoure ou le courage.

 

Le Krama

Très prisé par les Cambodgiens, le krama est porté de manière mixte par les hommes, les femmes et les enfants. Il mesure généralement entre 40 à 70 cm de large, pour un minimum de 140 cm de long.

Son utilisation, au-delà d’un simple foulard esthétique, est multiple : il peut servir de couvre-chef, de sarong, d’écharpe porte-bébé, de baluchon, hamac, serviette etc. C’est un accessoire indispensable pour les paysans khmers, mais aussi pour les gens de la ville.

Le Krama aurait pu disparaître lors de l’époque coloniale, où le peuple khmer devait se soumettre aux exigences des Européens qui le système d’exploitation agricole dans le pays tout entier. Mais les femmes khmères, malgré les consignes, ont toujours fait de leur mieux pour récolter assez de coton pour l’exportation, certes, mais aussi pour pouvoir continuer de produire le krama.

Aujourd’hui, l’écharpe est un emblème national et une force. C’est un symbole plein de tradition, que l’on retrouve chez tous les Cambodgiens, tout milieu social confondu.

 

Le dimanche 24 avril, lors du Sabay Festival, vous pourrez retrouver tous ces éléments traditionnels ! N’hésitez pas à vous rapprocher de nos équipes si vous recherchez des tenues traditionnelles cambodgiennes en particulier !

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